«Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » Mt5, 48. La sainteté, une vocation commune pour tous les hommes. Tous, nous sommes appelés à la sainteté. Il y a tant d’hommes et de femmes parvenus à la réalisation de cet appel dans leur vie.
Ces hommes et femmes sont maintenant nos saints patrons et patronnes par leurs exemples de vie imprégnée par les vertus évangéliques.
Ce sont des hommes et des femmes ordinaires, qui ont dit oui à Dieu. Dieu seul est saint, Il est la sainteté. Et les saints, comme le disait saint Paul, ne sont que le reflet de sa gloire.
Ce sont des aventuriers de l’essentiel. Ils se donnent à Dieu et se laissent envahir par Lui. L’Église propose des «top-modèles» en quelque sorte. Celui que nous devons imiter, c’est le Christ, comme les saints ont essayé de l’imiter. Le seul modèle c’est le Christ.
Dans notre mère Eglise Catholique, nous reconnaissons vivement ces grands hommes de foi et nous les vénérons pour leurs bravoures de mettre l’Evangile en acte dans leurs vie quotidienne. Ils sont nos modèles pour suivre le christ. Ils intercèdent pour nous et ils nous donnent le courage dans notre vie vers la sainteté. Ils sont nos saints patrons.
Depuis toujours les chrétiens ont recours à ces personnages tutélaires, qui peuplent notre histoire et celle de l’Église. Ils ont accompli en leur temps des choses bien ordinaires, en étant parfois gratifiés de phénomènes extraordinaires. Les saints font partie de la vie de tous les hommes. Ils sont nos saints patrons, nos protecteurs. Les saints sont nos meilleurs amis. Leur vie s’est déroulée sous le regard de Dieu. Se tourner vers eux c’est donc se tourner vers celui qu’ils ont passionnément aimé et qu’ils aident à découvrir.
Un saint est un homme ou une femme qui a voulu se donner entièrement à Dieu et aux hommes et qui a montré que l’essentiel n’était ni les honneurs, ni la réussite, mais l’amour et le service des autres, donc que Dieu est plus que tout. Les saints ont su mettre l’Évangile en actes dans leur vie, tout en n’étant pas sans défaut.
Les saints vivent dans une grande liberté des enfants de Dieu et une grande joie : «un saint triste est un triste saint»,disait Jean Bosco. Les saints nous apprennent que vivre avec Dieu n’est donc pas triste mais profondément apaisant, épanouissant. Les saints aident à trouver son propre chemin dans la vie .On ne prie donc pas les saints, mais on leur demande d’intercéder pour nous auprès de Dieu et de prier Dieu et le Christ pour nous. On peut leur demander protection, aide, soutien, discernement dans la vie. C’est dire que les saints sont attentifs à nos prières et que nous pouvons avoir nos saints favoris. Ainsi donc, notre école a pris Saint Jean Baptiste pour son Saint Patron. Il nous éclaire dans notre mission; il intercède pour nous. Il est notre modèle pour suivre le Christ et d’être ses disciples. Notre saint patron est fêté deux fois par an: Sa naissance, le 24 Juin, et le 29 Août, son martyre. En voici donc les traits de sa vie:
LAVIE DE SAINT JEAN BAPTISTE
Appelé aussi le Précurseur, Jean-Baptiste, cousin du Seigneur, est le plus grand et le dernier des prophètes d’Israël; le seul ayant le privilège de designer du doigt le Messie : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde »(Jn 1,29).
Comme le Christ, sa naissance a été annoncée par l’archange Gabriel et ouvre les Temps nouveaux que le Christ inaugurera par son Incarnation, sa Mort et sa Résurrection. Dès avant sa naissance, Jean avait reconnu le Christ et tressailli d’allégresse en sa présence. Plus tard, il le baptisera et guidera vers lui ses meilleurs disciples, s’effaçant pour lui laisser la place «Voilà ma joie, elle est maintenant parfaite. Il faut qu’il grandisse et que je diminue.»(Jn3, 29-30)
Son père, Zacharie, est prêtre de la tribu de Lévi. Sa mère Élisabeth, descendante, elle aussi, de la tribu de Lévi,de la très haute et très noble lignée sacerdotale d’Aaron, était stérile. «L’un et l’autre sont des justes « (Lk 1,6). La naissance de Jean-Baptiste fut le fruit des instantes prières de ses parents.
PORTRAIT, FUGURE ET MESSAGE DE SAINT JEAN BAPTISTE
Le Nom de Jean signifie « le Seigneur est favorable ». Il prêche une conversion dont le signe est un bain rituel accompagné de l’aveu des péchés. C’est le baptême dit de Jean (d’où son nom), qui sera préfiguration du Sacrement de Baptême. Il est le nouvel Elie, qu’annonce la prophétie de Malachie (Ml 3,23).Il porte, comme les prophètes d’Israël, «un manteau de poils de chameau, un pagne de peau et une ceinture autour des reins. Sa nourriture est composée de sauterelles et de miel sauvage».
Il est bientôt entouré de disciples auxquels il apprend à jeûner, à prier et surtout à écouter la Parole divine. A cause de son zèle, Jésus peut dire de lui : «Il est ce nouvel Elie qui doit venir pour marcher devant le Seigneur, qu’on attend et qui doit préparer le peuple à la venue du Messie»(Mt 17,10-13)
Sa voix puissante et la force de Vérité de son message ébranlent la Judée. Il demande à tous, de revenir à Dieu, et d’être dorénavant fidèles à la Sainte Loi d’amour de Dieu. «Engeance de vipères, convertissez-vous ! Produisez des fruits de repentir. Sinon n’espérez pas échapper à la colère divine. Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu» crie-t-il à ses contemporains.(Lc 3,7-9)
Il annonce que Jésus est Celui qui vient, qui baptisera dans l’Esprit et dans le feu, que Jésus est l’élu de Dieu, l’oint du Seigneur, le Messie Lui-même. Il a accompli désormais ce pour quoi Dieu l’a envoyé. Sa mission s’achève ! «Il faut qu’Il croisse et que je diminue «, dira-t-il à ceux qui l’interrogent. (Jn 3,30).A Jean, Jésus rendra ce témoignage :» Parmi les enfants des femmes, il n’en est pas un de plus grand que Jean-Baptiste (Lc7,28)
Trois caractéristiques semblent importantes quant à la figure de Jean-Baptiste
Jean-Baptiste est tout d’abord l’homme du désert. Lorsqu’on l’évoque, c’est souvent cette image qui nous vient à l’esprit. Jean-Baptiste vivant dans le désert, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage, vêtu très simplement. En fait, sa mission va mûrir au désert. Là où la vie est absente, là où Dieu semble absent, mais là où Il est au contraire éminemment présent. C’est dans le désert qu’on entend le mieux le bruit. C’est dans la chaleur qu’on désire la fraicheur. C’est dans les ténèbres qu’on désire la lumière. C’est dans l’apparente absence de Dieu que l’on désire et que l’on s’ouvre le plus à Dieu. Son message fort de retour à Dieu nait symboliquement dans un contexte du désert spirituel.
Homme du désert, Saint Jean-Baptiste est aussi l’homme de la grâce. C’est ce que signifie exactement son prénom hébraïque «Jochanan». Cela signifie Celui en qui est la grâce, celui en qui naît la grâce.
Saint Jean-Baptiste nous apprend que la grâce naît en nous par l’accueil de la Parole de Dieu. La Parole de Dieu n’est pas une parole comme une autre. Elle jaillit du silence, du désert. Elle donne vie, apporte la lumière, éclaire notre intelligence et nourrit notre cœur et notre âme. Elle transforme notre être. Voilà comment peut naître en nous la grâce de Dieu. Il faut regarder en nous si la méditation, la lecture de la Parole de Dieu nous nourrit, nous retourne intérieurement. Sinon, c’est que nous sommes dans une relation superficielle avec Dieu. Saint Jean-Baptiste nous apprend encore, une fois que la grâce naît en nous, à la redonner. Ce sont les deux mouvements de son identité de prophète. Le prophète est celui qui écoute la parole de Dieu et qui la redit.
Enfin, Saint Jean-Baptiste est l’homme de l’humilité, de l’effacement, au point même qu’il s’identifiera à quelques heures de sa mort avec l’échec de sa mission. Saint Augustin a beaucoup réfléchi sur le lien intime reliant Jean-Baptiste à son cousin Jésus ; lien intime qui dépasse les liens de famille. Il développe cette image : si Jésus est le Verbe, la Parole, Jean-Baptiste est la voix. La voix qui permet la Parole, qui permet la transmission, mais aussi la voix qui disparaît une fois que le son est terminé alors que le Verbe reste et demeure. Jean-Baptiste et Jésus sont aussi liés l’un à l’autre que la voix à la parole. Tout est dit dans cette image. Jean-Baptiste n’a d’autre raison d’exister que de faire advenir la Parole, le Verbe. Une fois que cela est fait, il se retire; il n a plus de raison d’être. Il le vit avec ses propres disciples. Lorsqu’il va les engager à l’abandonner lui-même pour suivre Jésus : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » Il le dira aux pharisiens venus enquêter : « Il faut qu’Il croisse et moi je diminue ».
Saint Jean-Baptiste sait se retirer, s’effacer pour laisser Jésus œuvrer et travailler. Là aussi, il nous redit que nul n’est indispensable, même dans l’Eglise. A trop s’accrocher aux fonctions, aux services que nous rendons, on risque de prendre la place de Dieu et de le cacher. Cette humilité très profonde qui habite le cœur de Jean-Baptiste connaîtra même des heures noires à quelques heures de sa mort. Arrêté, emprisonné, après avoir annoncé à tout le monde la venue du Messie, sachant que sa mission est terminée, Jean-Baptiste va connaître un doute effroyable : et, inquiet, désemparé, il envoie des disciples demander à Jésus : « Es-tu celui qui devait venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (Lc 7,19) Vous voyez jusqu’où il aura été: aucune trace d’orgueil d’avoir été celui qui a eu la plus haute mission, celle de désigner le Messie, de le côtoyer.
Saint Jean-Baptiste est aussi l’homme du doute qui nous redit que le doute, parfois radical, terrible, fait partie de la vie de foi, qui nous redit que le doute est signe de vie, signe d’une foi qui respire. Le doute n’est jamais un danger pour la foi, car, comme écrivait le philosophe Nietzsche, ce n’est pas le doute qui rend fou, mais la certitude.